Bachelor Commerce et Marketing

On pourrait ainsi multiplier les exemples de création de filières internationales, ou d’« instituts » chargés, si ce n’est de favoriser les échanges internationaux au sein des écoles, du moins d’afficher leur « bonne volonté » internationale : en 1983, l’EC crée une filière « Japon » et une association composée de grandes entreprises « dont le but est de favoriser la formation d’étudiants dotés d’un profil international » ; en 1986 c’est à Poitiers qui met en place l’Institut de développement des relations internationales, afin de favoriser les échanges d’étudiants et d’enseignants ; et en 1989, l’EC Nantes inaugure un Institut des relations internationales, chargé de coordonner les accords internationaux de l’établissement5. En 2011, 19 établissements français – 17 écoles, auxquelles d’ajoutent l’IAE (Institut d’administration des entreprises) d’Aix et l’université de Dauphine, étaient accrédités par la première, et 16 par la seconde. Au nombre de 35 en France, les IAE séduisent de plus en plus d’étudiants qui y voient l’opportunité de recevoir une formation de qualité dans de nombreuses universités françaises à un coût moindre puisque les frais de scolarité sont les mêmes que pour une inscription à l’université.

Dès 1977, l’EdC Angers, qui apparaît ici parmi les pionnières, envoie l’ensemble de ses étudiants en deuxième année effectuer un séjour d’études sur un campus américain Au cours des années 1980, le phénomène s’accélère et les ESC insistent davantage sur l’apprentissage de plusieurs langues étrangères, et incluent des cours à dimension internationale (affaires internationales, « interculturalité », etc.).

Les écoles répondraient alors à une demande des entreprises pour des cadres dotés de « compétences internationales », manifestant ainsi leur proximité avec les milieux économiques. Qu’attend-on de l’enseignement donné dans une institution de la « première division » ? Elle valide la conformité d’une institution d’enseignement supérieur dans son ensemble, ou d’un programme de formation en particulier, au regard de normes de qualité qu’elle a préalablement définies. En se diffusant, ces agences ont ainsi participé à l’édiction de normes et critères d’évaluation des ESC, jouant ainsi le rôle de « juge de statut » (Sauder, 2005) dans la compétition qui les oppose. A l’échelle des ESC, l’enjeu est à la fois symbolique – le caractère international d’une école et sa reconnaissance hors des frontières se sont progressivement constitués comme preuves de son excellence – et stratégique.

Vous aimerez aussi...